Let them say…

Publié le par Hamed PARAÏSO

 

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Samedi, jour de repos ici, au Ghana ; journée sans match non plus au stade d’Accra. La compétition se poursuit à l’intérieur du pays, dans les autres stades dédiés à la CAN.

Pour ne pas m’ennuyer, je décide de me rendre à l’un des endroits les plus fréquentés ici, à Accra : le Kwamé Nkrumah Circle, un énorme carrefour historique du nom du Père de l’Indépendance.

Le taxi qui m’amène file vers la ville, le chauffeur est Guinéen, mais il n’a pas beaucoup vécu sur sa terre natale. Cela fait une dizaine d’année qu’il écume les capitales africaines. Avant de vivre au Ghana, il avait tenté sa chance au Nigeria.

Bref. Pour ne pas voir le temps passer dans les embouteillages, j’entretiens la conversation. Elle ne tarde pas à déboucher sur le seul sujet qui passionne tout le monde ici dans les rues, dans les foyers comme dans les lieux publics : La CAN.

Nous parlons des matches, des chances des uns et des autres d’aller en finale et de remporter la compétition.

Au détour d’une phrase, je lui demande quels sont ses favoris. Il répond qu’il lui est impossible de me les donner parce que, à son avis, la compétition est tronquée pour l’instant, et que les larges scores de certaines équipes ou la défaite du Cameroun ne lui permettent pas juger les équipes sur leur vraie valeur. Il faut, dit-il, laisser la compétition aborder les quarts de finale pour se prononcer.

Etonnante réponse. D’habitude, chacun a un avis, un favori. Je me dis que je suis en face du seul passionné de foot ici, au Ghana, qui n’a pas encore perdu toute sa raison.

Pour me rassurer, je lui pose la question qui tue :

”People think that Ghana will win this ACN…”

Ma phrase n’est même pas terminée que sa réponse fuse : ”Let them say…”

Une réponse en forme de sentence, qui a le mérite d’aiguiser encore plus ma curiosité.

Mon chauffeur est un amateur de football exceptionnel. Il me bluffe par sa lecture de la compétition.

En fait, c’est lui qui a raison. Il me renvoie quelques semaines en arrière, lorsque j’avais donné les mêmes réponses à ceux qui me demandaient de donner mes favoris.

Il n’a pourtant pas lu mon article ? Le doute n’a pas le temps de s’installer dans mon esprit.

Nous arrivons au but. Mon voyage s’arrête ici … Dommage !

N’Krumah circle grouille déjà de monde. Pas le temps de s’attarder, juste celui de payer et de remercier le taximan. Un dernier coup d’œil sur le taxi, on ne sait jamais…
Et surprise … A l’arrière de l’auto, un auto collant avec cette inscription Let them say.

Toute une philosophie… c’était couru d’avance, vous ne croyez pas ?
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