REVIVRE LES GRANDS MOMENTS DE LA XXVème CAN

25ème Coupe d’Afrique des Nations de Football:L’heure du sprint final 

 

mosaique.jpg                                                                                                Mosaïque



La 25ème Coupe d’Afrique des Nations de football a fait relâche pour quelques jours, et les équipes qualifiées pour les quarts de finale ont sans doute savouré ces journées sabbatiques avant le sprint final. Occasion pour nous aussi de nous pencher sur la première moitié de la compétition. 24 matches déjà disputés, 56 heures environ de jeu, et, à l’arrivée, des fortunes diverses…

Prenons le temps de nous imaginer un instant que le terrain de football est une grande salle d’examen, où les 16 nations appelées à disputer cette compétition devaient se présenter pour répondre à l’appel d’un président de jury, après un premier partiel. Cela donnerait  ceci :

Afrique du sud :   recalé

Angola :                recalé

Ghana:                 recalé

Libye :                   recalé

Maroc :                 recalé

Togo:                     recalé

Zambie :               recalé

Zimbabwe :          recalé

Huit équipes qui manquent à l’appel, priées de refaire leur valise et de retourner à leurs « études ». Parmi ces nations infortunées, il y en a qui n’ont pas à rougir de leur élimination. En revanche, les amateurs du football, attentifs à cette liste, ont dû remarquer d’eux-mêmes que 3 futurs représentants du continent africain à la prochaine Coupe du Monde de football, en Allemagne, font partie du contingent : Angola, Ghana, Togo.     

Angola : Avant le début de cette 25ème CAN, l’Angola passait, à nos yeux, comme la belle surprise de la compétition. Puis, patatras ! … même s’il n’y a rien d’humiliant dans son parcours (1 victoire, 1 défaite et 1 nul), il n’en demeure pas moins qu’elle n’est pas là, à l’appel pour le sprint final, et c’était cela le plus important.

Ghana : Néo mondialiste, après sa première défaite contre le Nigeria, son équipe avait fait illusion, en battant le Sénégal, et laissait présager d’un troisième match relativement facile. Que croyez vous qu’il arriva ? Le Ghana est passé à côté de son match, mangé par des warriors  zimbabwéens. Les black « starlettes », pardon … les black stars ont  dû filer …  à l’anglaise.

 

Togo (et Maroc) : Comment manquer sa coupe d’Afrique en trois matches ? S’il vous vient à l’esprit de rédiger un guide, demandez aux Togolais et aux Marocains. Ils vous donneront sûrement des recettes imparables :

   1. problèmes internes d’organisation

   2. mésentente entre la star de l’équipe et son sélectionneur

   3. valse  des entraîneurs à quelques jours de la compétition

   4. attaque aphone…

Les raisons de la déroute de ces deux nations, dans cette phase finale, peuvent se ramasser à la pelle. Inutile de s'y attarder.

Heureusement ! Le tableau du sprint final équilibre un peu les débats :

Les favoris sont là : l’Egypte, le Cameroun, la Tunisie.

Sur leurs routes, des challengers et outsiders : le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée et la belle surprise des phases de groupe, les Simbas de la République Démocratique du Congo. Pour chacune de ces équipes, les mailles du tamis vont encore se rétrécir et il va falloir jouer des coudes pour figurer dans le dernier carré qui mène à la porte des finales. La route paraît toute tracée pour certaines équipes comme le Cameroun ou l’Egypte, mais  le football a ceci de particulier : il n’est pas une science exacte. Dans un match à élimination directe, personne ne semble à l’abri d’une mauvaise surprise.

Faites vos jeux : 8 nations, un trophée … Au soir du 10 février (jour de la finale), le vainqueur de la 25ème CAN pourrait bien ne pas être celui à qui tout le monde pense.  Dans l’un ou l’autre des cas, j’emprunterai bien volontiers à mes confrères anglophones cette expression: “Show must go on” !

 

Le Caire, HAMED PARAISO


25ème CAN de Football: L’Afrique de l’Ouest a trois représentants en Demi-finale.


mosaiquejpg2-copie-1.jpg                                                                           Côte d'Ivoire- Nigéria- Sénégal

Lorsqu’on égrène la liste des nations qualifiées pour disputer les demi-finales de cette 25ème CAN, la première remarque qui vient à l’esprit, c’est la présence, dans le dernier carré, de trois équipes issues de la même sous région.

Côte d’Ivoire, Sénégal, et Nigeria : 3 représentants de l’Afrique de l’Ouest, auxquels vient s’ajouter le pays organisateur, l’Egypte. C’est étrange !!! Pour ceux qui connaissent le football africain, longtemps dominé par l’Afrique du Nord et Centrale, on peut s’étonner de cette présence à ce niveau de la compétition.

Ceci ne doit peut-être rien au hasard, puisque, lors des éliminatoires de la prochaine Coupe du Monde de football, l’Afrique de l’Ouest avait déjà placé 3 représentants, sur 5 qualifiés. (Ghana, Côte d’Ivoire, Togo). C’est peut-être le signe que les choses changent et que dans cette région de l’Afrique, on a trouvé la recette pour rivaliser avec les cadors.

Même si cette présence n’est pas synonyme de victoire d’une de ces 3 nations au soir du 10 février, on peut quand même se réjouir du fait qu’il y aura au moins un représentant de la sous région en finale.

Egypte - Sénégal.

Sans faire injure aux Lions de la Terranga, les Sénégalais auraient sans doute voulu vendre pères et mères pour ne pas affronter l’Egypte à ce stade de la compétition. Mais le calendrier est implacable, et il faut s’y coller. Il n’est jamais facile de jouer contre le pays organisateur, dans son stade, devant son public. Les Sénégalais se souviennent encore de ce quart de finale disputé et perdu en 2004, face à la Tunisie, dans une ambiance surréaliste. Mais l’Egypte n’est pas la Tunisie, le ballon sera rond pour les vingt-deux acteurs, pendant 90 minutes, voire plus, et les Lions auront leur destin dans leurs griffes. A eux de se donner les moyens de battre cette équipe égyptienne pas toujours au mieux de sa forme.

Nigeria -Côte d’ivoire

C’est le match le plus ouvert, chacune des deux équipes possède les moyens d’aller en finale. Avant le début de cette CAN, Mido, le joueur égyptien,  prédisait une finale de son pays face à la Côte d’Ivoire. Il n’est pas loin de la vérité. Sauf qu’il va falloir que les Eléphants barrissent encore plus pour effrayer les Super Eagles, qui entendent bien disputer leur 7ème finale de Coupe d’Afrique des Nations… Malheur aux vaincus !

Le Caire, HAMED PARAISO



 

Quart de finale de la CAN: Guinée, Tunisie, RDC et Cameroun manquent la marche...

etoo.jpg                                                        Samuel Eto'o n'ira pas en demi-finale avec le Cameroun




« On ne vous raccompagne pas, vous saurez trouver la sortie », auraient pu dire les équipes victorieuses à leurs adversaires, au soir des quarts de finale de cette  25ème Coupe d’Afrique des Nations de football en Egypte, occupées qu’elles étaient à  savourer leurs victoires, tant les empoignades ont été chaudes.

« Alea jacta est ! » Le sort en est donc jeté  et il faut s’y plier. Autant vous l’avouer tout de suite, je n’aime pas beaucoup cette locution latine qui induit en vous un sentiment de résignation, et surtout de fatalité. Mais, pour la circonstance, elle tombe bien. Car de la résignation, il y en a eu ; de la fatalité, il en a été aussi question, à l’occasion de ces quarts de finales.

Résultats des courses: Guinée, Tunisie, RDC, Cameroun  ont été priés de repasser dans deux ans pour une nouvelle aventure…

Des dénouements différents :

En regardant de près les quatre matches des quarts de finale de cette 25ème CAN, on ne peut s’empêcher de penser à des similitudes troublantes entre les deux matches programmés dans la même journée. Ainsi, les  deux quarts de finales, qui se sont disputés le vendredi, se sont-ils soldés par les victoires de l’Egypte et du Sénégal à la fin du temps réglementaire. Alors que, dans les deux derniers matches disputés le samedi, les victoires du Nigeria et de la Côte d’ivoire  se sont dessinées à l’issue des séances de tirs au but. Un peu comme si les dieux des stades avaient subitement changé d’avis et décidé de jouer avec nos nerfs.

Commençons par le début :

Lorsque la Guinée pénètre sur la pelouse du stade d’Alexandrie, ce vendredi 3 février, face aux Sénégal, elle part avec les faveurs des pronostics. Accréditée d’un parcours sans faute dans les matches de poule, la Guinée, pensions-nous, ne ferait du Sénégal qu’une « bouchée ». Les faits semblaient d’ailleurs nous donner raison, puisque les hommes de Patrice Neuveu revenaient de la pause avec une longueur d’avance. Seulement voilà, on avait oublié qu’un lion blessé pouvait encore s’avérer dangereux pour les impertinents qui ont osé jouer avec sa frimousse.  Le roi de la forêt n’a pas apprécié la blague guinéenne. La suite, vous la connaissez : les Lions de la Terranga  s’offrent la tête du Sily national de Guinée en festin. Emmenés par un Mamadou Niang en jambes, dans cette jungle des quarts de finale où il n’y avait pas de place pour deux, les rois de  la forêt ont su garder leur couronne. Exit donc la Guinée...
Exit aussi la RDC. facile proie des Pharaons qui, sans être trop brillants, ont fait l’essentiel : se qualifier.  Logique, me semble-t-il vous entendre dire. C’est vrai que l’Egypte, pays hôte et grandissime favori, ne pouvait se permettre de faillir devant la modeste équipe des Simbas.  Mais on pouvait toujours laisser une part au rêve. Finalement, la logique a été respectée. L’Egypte jouera bien les demi-finales de la CAN. Et que ce soit écrit comme le disaient les pharaons…

Comme il sera aussi écrit que, ce samedi 4 février 2006, les  deux matches de quart de finale de cette 25ème CAN ont été si serrés qu’il a fallu l’ultime séance des tirs au but pour départager les uns et les autres…

De la victoire promise à la désillusion

On attendait les Aigles de Carthage, on se contentera des « Super Eagles ». La confrontation des deux aigles a tourné au profit des Nigerians, pourtant pas très côtés avant ce match.

A la Tunisie, la victoire était promise. Equipe championne en titre, impressionnante de solidité et d’efficacité, les portes des demies lui étaient ouvertes. Sur le papier et dans le cœur des bookmakers,  la Tunisie semblait  bien avoir une longueur d’avance sur son adversaire. L’issue du match sera tout  autre. Les Aigles de Carthage n’ont jamais pu prendre leur envol, cloués au sol par le bec trop crochu des « Supers Eagles ». Victime d’une séance de tirs au but marquée par la maladresse des tireurs, mais aussi par la redoutable efficacité de Vincent Enyeanma (gardien de but du Nigeria) dans cet exercice, la Tunisie reste donc à quai malgré elle, déplumée par des aigles plus puissants, mais surtout  par  ses propres errements…

Le meilleur pour la fin

On nous l’avait présenté, à juste titre, comme le choc des quarts de finale, nous n’avons pas été déçus. Le dénouement de ce Cameroun - Côte d’Ivoire restera sans doute  dans les annales de l’histoire de la CAN. Retour sur  une soirée dans laquelle la victoire a eu du mal à choisir son camp.

Le Caire, stade militaire, il est un peu plus de 10 heures du soir. Arthur Jorge, le sélectionneur du Cameroun, debout devant son banc, plisse et lisse sa moustache. Il ajuste son manteau et reste figé. L’homme semble nerveux et cela peut se comprendre. Nous sommes dans l’épreuve des tirs au but et le tableau d’affichage indique 11 tirs partout. Samuel Eto’o, le goaleador camerounais s’avance en direction du point de penalty. C’est la deuxième fois qu’il se présente devant Jean-Jacques Tizié, contraint par les circonstances de reprendre une nouvelle série.  S’il marque, la pression passe sur les épaules des Ivoiriens. S’il rate, la Côte d’Ivoire a l’occasion de priver le Cameroun d’une demi-finale. La frappe du Camerounais passe au-dessus de la transversale ; celle de son alter ego ivoirien transperce les buts du Cameroun. Didier Drogba qualifie les Eléphants. Incroyable dénouement. Le tableau d’affichage indique désormais 12 tirs à 11. Les Lions Indomptables sont sonnés. Samuel Eto’o et les siens filent dans les vestiaires, Didier  Drogba lui, entame un tour d’honneur et enchaîne quelques  pas de «Coupé Décalé » (danse populaire ivoirienne NDRL) devant ses supporters. Tout ceci est bien anecdotique, à côté de la frustration des Camerounais. C’est qu’en l’espace de 3 mois, les Eléphants de Côte d’Ivoire ont  réussi à écœurer les Lions, en les privant d’abord d’une phase finale de Coupe du Monde, puis d’une demi-finale de CAN. Dans les deux cas, à l’issue d’un scénario aux rebondissements à foudroyer un cardiaque. Il y a des jours, comme cela, où vous avez l’impression que le sort s’acharne contre vous. La Côte d’Ivoire poursuit sa route, le Cameroun s’en remettra. Reste seulement à  noter, dans les livres de la jungle, que le lion rugit. Mais il arrive parfois qu’il miaule… assourdi par le barrissement d’un éléphant.

 Le Caire, HAMED PARAISO

 


 

EGYPTE - CÔTE D’IVOIRE à 90 minutes du sacre.

Final.jpg                                                                               Il n'y aura qu'un seul vainqueur

Les Pharaons d’Egypte sont en passe de rentrer dans l’histoire du football continental. La 25ème finale de la coupe d’Afrique de football, qui les oppose aux Eléphants de Côte d’Ivoire, pourrait bien être celle qui fera des Pharaons d’Egypte la première équipe à avoir gagné le trophée continental à 5 reprises. Les poulains du sélectionneur Hassan Shehata devront quand même battre les Ivoiriens avant de prétendre floquer une cinquième étoile sur leur maillot…

Au début de cette 25ème édition de la CAN, il n’y avait pas  vraiment grand monde, à part Mido, pour se hasarder à nous dire que, 31 matches plus tard,  les deux équipes qui se disputeraient le titre de Champion d’Afrique seraient l’Egypte et la Côte d’ivoire.

Deux équipes qui se sont déjà rencontrées lors des matches de poule. C’était ce que certains appelaient déjà la finale du groupe A. L’Egypte l’avait d’ailleurs emporté 3 buts à 1, face à une équipe B de la Côte d’Ivoire (Henri Michel, le sélectionneur français des Eléphants, avait, en effet, décidé de faire tourner son effectif). Cette fois, c’est un trophée qui est en jeu, et une place de champion pour deux ans qui se jouera sous nos yeux.

En gagnant la finale vendredi, les Egyptiens, qui comptent avec le Ghana et le Cameroun le même nombre de trophées remportés (4), deviendront la seule équipe à avoir gagné 5 fois la coupe. Un record. Reste à savoir si la Côte d’Ivoire sera disposée à laisser les Egyptiens s’emparer du trophée sans trop de résistance. Pas si sûr, maintenant que les Ivoiriens sont aussi si près du but : remporter leur deuxième titre. On les voit mal ne pas se donner la peine de chercher à s’imposer.  Pour contester la suprématie égyptienne, les Ivoiriens devront jouer à leur meilleur niveau. Attaquer, défendre et ne laisser aucun répit aux Egyptiens, portés par tout un peuple, devant leur Président de la République.

En fait, les premiers adversaires des Ivoiriens, dans cette finale, ce sont eux-mêmes. Ne pas céder à la pression et ne pas partir battus d’avance.  Ce n’est jamais facile quand on est un groupe aussi jeune. Mais la jeunesse à ceci de particulier : la fougue et une certaine insouciance. C’est peut-être cela qui pourra les sauver. Finir le boulot, telle est la mission des hommes d’Henri Michel. Pas sûr qu’Hassan Shehata son homologue égyptien veuille lui faciliter la tâche. La  partie d’échecs entre les deux hommes ne fait que commencer.

Ne me demandez surtout pas qui gagnera. Ce dont je suis sûr, c’est qu’au coup de sifflet final, il n’y aura qu’un seul vainqueur ; peut être pas le meilleur, mais celui que  « le destin »  aura choisi. Je sais !!! C’est rageant ; mais c’est le foot...

 

Le Caire, HAMED PARAISO





Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :