Le prochain vainqueur de la CAN pourrait être Français

Publié le par Hamed PARAÏSO

Montage-entraineurs-copie-1.jpgQuelques visages bien connus

 


 

N’allez  surtout pas croire que les Bleus participent à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de football, que le Ghana abrite bientôt.

C’est juste qu’avec avec la nomination  de Gérard Gili (ancien adjoint d’Henri Michel pendant la dernière Coupe du Monde) à la tête des Eléphants de Côte d’Ivoire, (en remplacement  de L'Allemand Ulrich Stielike), le Français est le douzième sélectionneur étranger présent à la prochaine CAN au Ghana.

Oui-oui, vous avez bien lu ! Sur seize pays qualifiés, douze ont un entraîneur expatrié, et seulement quatre seront conduits par des locaux.

Pour comparaison, sur les seize pays qualifiés pour l’euro 2008, trois seulement sont d’origine étrangère. Cherchez l’erreur …

 

En 2006, en Egypte, la parité entre entraîneurs locaux et étrangers était encore parfaite, puisqu’il y en avait huit de chaque côté. Deux ans plus tard, cette parité a volé en éclat.

On peut donc légitimement se demander, sans être soupçonné d’arrière- pensées, pourquoi la liste des entraîneurs africains s’est subitement réduite à sa portion congrue ?

Pour répondre à ces questions, il serait trop facile de résumer cette situation en une supposée incompétence des entraîneurs africains par comparaison avec  une suprématie des expatriés.

La preuve : plusieurs d’entre eux ont déjà gagné le trophée continental, quand on  a daigné leur faire confiance.

Je pense à Abdelhamid Kermali (Algérie), à Yeo Martial, (Côte d’ivoire), Mahmoud al Gohary (Egypte) et encore plus proche de nous, Hassan Sheata. L’Egyptien fut le dernier vainqueur de la CAN, à la tête de sa sélection Nationale. C’était en 2006.

Il faut donc aller plus loin pour chercher les raisons de ce « goût des autres » pour conduire les  sélections nationales africaines.

Il y en a une, endogène, qui mérite qu’on s’y attarde : la fascination pour ce qui vient de loin.

Souvenez vous de la polémique, née à la dernière CAN, autour de la nécessité pour la CAF (Confédération Africaine de Football) de recruter des arbitres étrangers, afin d’arbitrer les matches de cette compétition. L’idée avait, heureusement, été tuée dans l’œuf. Je ne dénie pas le droit aux expatriés d’aller exercer leur métier en Afrique. Je m’interroge simplement sur cette tendance qu’a l’Afrique à dérouler le tapis rouge à un entraîneur étranger, alors que, dans le même temps, elle ne donne pas la moitié de sa considération aux locaux.

Est-ce si difficile ?

Il n’y qu’à voir, enfin, à quel point les entraîneurs locaux ne sont pas respectés par les dirigeants de nos fédérations de football. Posez la question à Wabi Gomez, Edmé Codjo, ou encore à Ben Bamfuchile, ex-sélectionneur de la Namibie (Paix à son âme). Tous en ont fait l’amère expérience. 

Je ne dis pas que tous les entraîneurs africains sont compétents, à chacun son point de vue.
Bien sûr, il y a des tas d’autres raisons qui entrent en ligne de compte pour expliquer le peu d’engouement pour les techniciens nationaux.

Je pense parfois au manque de charisme de ces entraîneurs locaux, je pense aussi au manque de formation qualifiante de certains. Je pense à la dévaluation des diplômes de ceux qui ont réussi à se faire former et à qui on ne laisse pas la chance de mettre en place une idée, un projet, mais qu’on appelle pour jouer les sapeurs-pompiers à la première démission de l’entraîneur expatrié. Toujours en sursis, toujours intérimaire, jamais titulaire.


Arsène Wenger (entraîneur d’Arsenal), à qui les anglais faisaient les yeux doux pour, peut-être, succéder à Steve Mcclaren à la tête de la sélection anglaise après le “Waterloo “des Anglais dans les éliminatoires de l’euro 2008, avait eu cette réponse terrible :

« ... La sélection devrait être entraînée par un Anglais. Si je suis entraîneur de l’Angleterre et que j’affronte la France, quel hymne vais-je chanter ? » Ceci en dit long sur ce que représente une sélection nationale. 

A la différence d’un club, l’équipe nationale est le ferment de toute une nation, la synthèse de nos différences.  Elle appartient à chacun et à tous. Peut- être qu’un jour, en Afrique, ils le comprendront et enfin ils pourront donner à certains de leurs compatriotes les chances de mener leurs nations à la victoire dans les mêmes conditions que les expatriés engagés aujourd’hui.

En attendant, les Français constituent le gros du lot, avec six techniciens, trois pour les Allemands, auxquels viennent s’ajouter un Polonais et un Brésilien.

Et quand on jauge bien le potentiel des équipes susceptibles de s’adjuger la coupe au soir du 10 février, on se dit qu’il y a une chance que ce soit un entraîneur français qui gagne la 26ème  édition de la compétition. (Ghana - Côte d’Ivoire - Maroc - Tunisie - Mali). A moins que les Allemands (Cameroun - Nigeria) ne viennent nous démentir.

Et s’il venait à l’esprit de l’Egypte de se succéder à elle-même,  la Coupe serait pleine et la soupe à la grimace des entraîneurs locaux pourrait se transformer …

en un grand  bol de petit-lait …

 


 

Liste des entraîneurs des équipes qualifiées pour la CAN 2008 :

Afrique du Sud : Carlos Alberto Parreira (Brésil)
Bénin
: Reinhard Fabisch (Allemagne)
Côte d’Ivoire :
Gérard Gili (France)
Ghana : Claude Le Roy (France)
Mali : Jean-François Jodar (France)
Namibie : Arie Schans (Pays-Bas)
Sénégal : Henri Kasperczak (Pologne)
Tunisie : Roger Lemerre (France)
Angola : Luis Oliveira Gonçalves (Angola)
Cameroun: Otto Pfister (Allemagne)
Egypte : Ahmed Shehata (Egypte)
Guinée : Robert Nouzaret (France)
Maroc : Henri Michel (France)
Nigeria : Berti Vogts (Allemagne)
Soudan : Mohamed Abdallah (Soudan)
Zambie
: Patrick Phiri (Zambie)

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